Protecteurs auditifs : tendances et approches de solutions

Protecteurs auditifs : tendances et approches de solutions

En 2006 entrait en vigueur la directive 2003/10/CE de l’UE. Une mesure qui avait pour objectif la réduction des bruits dans les environnements de travail. Mais loin de la réduction des bruits, cette directive a plutôt encouragé l’emploi des protecteurs auditifs. Quel est l’état des lieux aujourd’hui ?

Protecteurs auditif et prévention des bruits en milieu professionnel

La prévention des bruits a fait l’objet de nombreuses réglementations au sein de l’UE. On pourrait noter dans ces différentes démarches une volonté de les réduire au strict minimum dans l’environnement de travail. La directive 2003/10/CE de l’UE est la manifestation de cette volonté.

Mais, contrairement au résultat qui était attendu, les bruits n’ont pas été réduits. Parallèlement, l’emploi des protections auditives a commencé à se généraliser. Si cela constitue un pas vers la prise en compte de la santé des travailleurs, cela reste toutefois loin des objectifs.

À ce titre, il convient de noter que 10% des travailleurs européens sont exposés à des bruits divers. La perte auditive représente par ailleurs l’une des maladies professionnelles les plus fréquentes chez les travailleurs.

Aujourd’hui, le principal enjeu est donc de veiller au bon usage des protections auditives. Mais il s’agit aussi d’introduire des études scientifiques pouvant garantir une meilleure conception de ces protections individuelles.

Règlementations et normes des protecteurs auditifs

Ainsi, face à l’échec en demi-teinte des mesures préventives, des réglementations et normes permettent de définir les modèles de protecteurs auditifs acceptables au sein de l’UE. Désormais, ces outils bénéficient du marquage CE (conformité européenne).

Le marquage CE garantit l'efficacité des protecteurs auditifs en matière de sécurité.

À ce titre, les directives 89/656/CEE et 89/686/CEE règlementent respectivement l’utilisation des protecteurs auditifs et leur conception. Ces différentes mesures permettent de constituer une base légale aux exigences en matière de sécurité pour les protecteurs auditifs.

Leur élaboration est le fruit de la participation de nombreux experts du monde professionnel, mais aussi des organismes de normalisation. De leur collaboration, une série de normes a vu le jour permettant aux travailleurs de choisir un outil de protection auditive adéquat.

Parmi ces normes, il faut distinguer celles qui :

  • aident le travailleur et l’employeur à sélectionner et à savoir utiliser un protecteur auditif ;
  • certifient l’efficacité du protecteur auditif dans un environnement bruyant ;
  • rassurent le travailleur ou l’employeur de la conformité du protecteur auditif avec les exigences légales.

Toutefois, vu leur nombre et surtout leur complexité, le travailleur néophyte peut se cantonner la norme européenne EN 458:2004. Celle-ci fournit des informations de base très pratiques pour vite choisir un protecteur auditif approprié.

Les protecteurs auditifs : des avantages et des insuffisances

Plusieurs facteurs pour déterminer l’efficacité

Les protecteurs auditifs sont utiles pour la protection des travailleurs dans les milieux bruyants. Le seuil maximal de bruit tolérable dans ces environnements est de 87 décibels (dB) pour 8 heures de travail. Cela suppose donc un usage assidu des casques et autres bouchons antibruit.

Toutefois, il faut noter qu’il n’y a pas une corrélation directe entre usage des protecteurs auditifs et prévention de la surdité. En effet, les troubles liés à la dégénérescence de l’ouïe ne se perçoivent que sur le long terme. 

Le seul lien qu’il est possible d’établir entre protecteur auditif et perception du bruit est uniquement lié à son utilisateur. En effet, lui seul peut définir le seuil de perception du bruit que lui offre son appareil. À ce titre, il définit également son efficacité.

Cette efficacité n’est néanmoins pas uniquement dépendante de l’utilisateur. Puisqu’il faut prendre en compte des facteurs tels que l’entretien dont bénéficie le protecteur. Mais il faut ajouter la dégradation de l’appareil sur le long terme, sans oublier la façon dont il est aussi utilisé.

Dans le premier cas, les employés sont souvent peu enclins à nettoyer leurs protecteurs auditifs. Un paramètre clé qui garantit pourtant sa durabilité. On attribue ce laxisme à un manque de motivation. Dans le deuxième cas, les outils de protection auditive sont moins efficaces au fil des ans.

Inconfort

L’usage d’un protecteur auditif par un travailleur pose également quelques soucis d’ergonomie. Il faut en effet l’associer à d’autres équipements de protections individuelles. Entre donc le casque, les lunettes et certaines combinaisons, l’utilisateur se retrouve dans l’inconfort.

Cet inconfort est encore plus grand avec les désagréments physiques que peuvent occasionner les appareils auditifs. Généralement, le manque de confort se perçoit lorsque la pression du coussin et de l’arceau est très forte sur les oreilles.

On peut aussi noter des cas d’irritations du conduit auditif en lien avec l’usage des bouchons antibruit, etc.

Le port d'un protecteur auditif peut poser des problèmes d'inconfort en cas de multiples EPI.

Contraintes d’environnement

Enfin, il faut ajouter les contraintes de l’environnement de travail. Ici, le port d’un outil de protection contre le bruit atténue non seulement la pollution sonore, mais aussi la perception de la voix humaine. Deux constats peuvent être alors observés dans ce contexte.

Le premier est que le protecteur auditif rend l’environnement de travail moins attrayant pour son porteur. Le deuxième constat est lié à la sécurité même du travailleur. En effet, il entendra moins les directives de sécurité dans un espace où ces derniers se communiquent oralement.

L’ensemble de ces imperfections peuvent conduire l’utilisateur à enlever son protecteur auditif pendant un temps. Ce qui constitue une maladresse dans la mesure où cela réduit l’efficacité de la protection auditive.

Évaluation de l’exposition aux bruits sous protecteurs auditifs

Pour rendre les protecteurs auditifs plus efficaces, plusieurs tests sont effectués aussi bien en laboratoires que sur le terrain. Il s’agit alors de mesurer le degré d’atténuation des bruits et d’y apporter des corrections appropriées.

En parlant de test, la norme européenne EN ISO 11904-1:2002 propose l’introduction d’un microphone dans le conduit auditif. Cela permet de tester le degré d’atténuation du bruit dans l’oreille interne par le protecteur auditif.

La norme européenne EN ISO 11904-2:2004 propose quant à elle l’usage d’un mannequin pour tester le niveau d’atténuation des bruits par les protecteurs.

Dans les deux cas et malgré les moyens mis en œuvre, il faut distinguer les résultats de laboratoire et l’expérimentation sur le terrain. En effet, un protecteur testé efficace en laboratoire peut ne pas être aussi efficace sur le terrain. Ici les bruits varient en fonction de facteurs divers.

C’est pourquoi en fonction des tests réalisés, l’utilisateur doit distinguer les indicateurs SNR et HML. Le premier est la norme européenne en qui concerne le potentiel d’atténuation du bruit par les appareils antibruit.  

Le second corrige le premier en proposant des indicateurs en fonction du niveau sonore (haut, moyen et bas) auquel est exposé le travailleur.

Conclusion

Pour aider les travailleurs à trouver le protecteur adéquat, on conseille de les mettre au cœur du processus d’achat. Ainsi, chaque employé pourra choisir le casque, les bouchons, le serre-tête antibruit, etc. le plus approprié. Cette solution est d’ailleurs pratique et moins onéreuse pour les employeurs.

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