Quelles différences entre SNR et NRR sur les protections auditives

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Quelles différences entre SNR et NRR sur les protections auditives

SNR et NRR sont deux indicateurs numériques utilisés pour exprimer le potentiel d’atténuation des bruits des protections antibruit. Ils aident ainsi les utilisateurs à faire un choix approprié au moment de l’achat. Parce que les protections auditives précisent leur atténuation en valeur SNR ou NRR, il est utile d’en connaître les différences.

SNR et NRR, des indicateurs de l’atténuation du bruit

Pour protéger les oreilles dans les environnements bruyants, il est conseillé de porter des protections auditives. Celles-ci sont accompagnées d’un chiffre et de trois lettres qui expriment leur capacité à pouvoir atténuer le bruit.

Le principal objectif des fabricants en les mentionnant sur les équipements antibruit est de faciliter le choix des utilisateurs. Ainsi, ils peuvent opter pour une protection auditive adaptée en tenant compte du niveau sonore auquel ils sont exposés dans leur environnement.

Ces indicateurs sont le SNR et le NRR. Ils sont exprimés en décibel (dB). Plus le chiffre inscrit sur la protection auditive est élevé, plus l’atténuation des bruits offerte est importante.

Toutefois, les indicateurs SNR et NRR présentent quelques différences dont voici un aperçu.

SNR ou Single Number Rating (évaluation de numéro unique)

Le SNR, ou le Single Number Rating, est l’indicateur le plus utilisé au sein de l’Union européenne. Il indique la valeur d’atténuation globale du bruit sur l’ensemble des fréquences d’essai. À ce propos, il convient de noter que cette valeur n’est qu’approximative.

Ainsi, un SNR de 20 sur une protection antibruit indique donc que celle-ci offre un potentiel de réduction de bruit d’environ 20 dB. Dans un environnement de niveau sonore 80 dB, cela revient à percevoir 60 dB de bruit.

Sur le marché européen, notamment au Royaume-Uni, à la place du SNR, l’utilisateur peut parfois rencontrer l’autre indicateur de référence : le NRR. Les cotes exprimées par celui-ci en ce qui concerne les valeurs sont légèrement différentes de celles du SNR.

Ainsi, les cotes SNR sont un peu plus élevées pour le même potentiel d’atténuation que les cotes NRR. À titre d’exemple, un SNR de 35 donnera approximativement un NRR de 33. Il est vrai qu’il n’existe pas un procédé réel de conversion, mais tel est le constat.

Ce constat se justifie toutefois par le fait que les deux indicateurs sont mis en œuvre suivant des méthodes et procédures de test différentes.

Pour résoudre cette imprécision, le Health and Safety Executive (HSE), un organisme de santé du gouvernement britannique, recommande un ajout ou un retrait de 4 décibels en fonction de l’indicateur. Un NRR de 30 est donc égal à un SNR de 34 et vice versa.

Une femme portant un casque antibruit

Le HML, un indicateur pour corriger le SNR

Aujourd’hui, malgré les nombreuses avancées réalisées pour rendre l’indicateur SNR le plus objectif possible, ses cotes ne sont toujours pas exactes à 100 %. Les performances sont en effet influencées par la façon dont la protection auditive est ajustée aux oreilles, mais aussi par l’environnement.

Dans ce contexte, au SNR, on associe souvent un autre indicateur : le HML (high, middle, low). Celui-ci évalue l’atténuation du bruit en tenant compte des niveaux sonores :

  • Haut : entre 2000 et 8000 Hz ;
  • Moyen : entre 1000 et 2000 Hz ;
  • Bas : entre 63 et 1000 Hz.

Cette grille des fréquences permet à l’utilisateur de choisir sa protection auditive en fonction de son environnement. Elle est d’autant plus pratique qu’elle est très utile dans les milieux ou le niveau sonore est particulièrement nuisible (au-delà de 100 dB par exemple). 

NRR ou Noise Reduction Rating (indice de réduction du bruit)

Le NRR est la norme de réduction du bruit utilisée aux États-Unis. On le rencontre également souvent en Europe sur certaines protections antibruit. Comme l’indicateur européen SNR, le NRR donne une idée du potentiel de réduction sonore d’un outil de protection auditive.

Un NRR de 25 signifie donc que l’affaiblissement sonore offert par le matériel est de -25 dB.

Contrairement à la norme européenne, les méthodes et procédures de test du NRR ne sont pas faites par un laboratoire indépendant. Elles sont effectuées par le fabricant lui-même. Ce qui pose deux problèmes :

  1. La procédure du test est très clinique. Cela suppose que les individus ont leur outil bien posé aux oreilles, ce qui n’est pas le cas dans l’environnement de travail ;
  2. L’efficacité de l’indicateur inscrit sur la protection auditive est par ailleurs surestimée.

Pour régler ce problème, il est conseillé d’appliquer la formule suivante : (numéro NRR – 7)/2. Le résultat issu de cette opération est soustrait de l’indice de l’indicateur. De façon pratique cela donne pour un NRR de 35 :

(35-7)/2=14

35-14=21

Le potentiel réel d’affaiblissement du bruit est donc de 21 dB.

Un militaire portant un casque antibruit

Combiner des casques antibruit avec des bouchons d’oreille

Pour renforcer l’efficacité des protecteurs auditifs, il est recommandé d’associer un casque antibruit et des bouchons d’oreilles.

D’après Cooper Safety, cela ne double pas la cote NRR ou le SNR si on utilise la norme européenne. Et pour connaître la réelle cote d’affaiblissement, elle conseille de compléter 5 dB à la cote la plus élevée.

Un casque antibruit avec un SNR de 30 combiné à des bouchons d’oreille avec un SNR de 35 donnera donc un indice de réduction de bruit de 40 dB.

Conclusion

SNR et NRR sont deux normes utilisées pour exprimer l’affaiblissement du bruit produit par un protecteur auditif. La première est européenne, tandis que la seconde est américaine. Dans les deux cas, elles sont conçues pour exprimer un indice d’atténuation de bruit en un chiffre.

Et c’est bien à ce niveau que se trouve leur principale faiblesse. En effet, évaluer plusieurs critères et les transmettre en un seul chiffre est assez complexe. Ainsi, on peut noter que certains facteurs de l’environnement réel peuvent influencer leur performance théorique.

C’est pourquoi il est important de prendre en compte au moment de l’achat d’une protection auditive les différentes contraintes liées au milieu dans lequel elle sera utilisée.

2 Commentaires

  1. Bonjour,
    dans la page https://casques-anti-bruit.com/quelles-differences-entre-snr-et-nrr-sur-les-protections-auditives/
    vous écrivez: « il est conseillé d’appliquer la formule suivante : (numéro NRR – 7)/2. Le résultat issu de cette opération est soustrait de l’indice de l’indicateur. »
    Pour avoir fait un peu de mathématiques dans ma jeunesse, je vous invite à vérifier que:
    NRR – (NRR – 7)/2 est exactement égal à (NRR + 7)/2
    Pourquoi utiliser une formule plus compliquée « NRR – (NRR – 7)/2 » alors qu’il existe une formule plus simple « (NRR + 7)/2 » ?
    Cela me semble bizarre. Y aurait-il une erreur dans votre formule ?
    Bonne journée
    Jack

    • Bonjour et merci pour votre remarque.
      Cette méthode de calcul est celle décrite par le HSE britannique.
      Mais vous avez raison : la formule pourrait être simplifiée en (NRR+7)/2.

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